Le 2 octobre 2023, la Fédération Bruxelloise de Promotion de la Santé (FBPS) organisait un grand colloque sous la coupole du Parlement Francophone Bruxellois avec comme fil rouge “La promotion de la santé dans un contexte de politique social-santé intégrée : pourquoi ? Comment ?”.
Qui était là ?
Le secteur de la promotion de la santé, le secteur social-santé bruxellois, les parlementaires, la ministre en charge de la promotion de la santé, les cabinets d’étude des partis politiques et les membres de l’administration COCOF se sont rencontré·e·s pour échanger sur les différents enjeux du paysage social-santé bruxellois, le tout brillamment animé par le collectif de formation et d’improvisation théâtrale Captatio.
Matinée
Le colloque s’est ouvert avec un mot de la coordinatrice (Zoé Boland) et du président de la FBPS (Bruno Vankelegom), puis la ministre en charge de la promotion de la santé Barbara Trachte a fait une allocution, soulignant le travail des acteur·rice·s du secteur, la nécessité de soutenir leurs initiatives afin d’agir en amont, sur les causes plutôt que les conséquences des problématiques de santé des bruxellois·e·s et son engagement politique pour une meilleure intégration de l’approche promotion santé dans les dispositifs social-santé.
Le collectif Captatio a brisé la glace avec un quiz spécial promotion de la santé. Des questions didactiques dispensées avec humour et légèreté ont donné le ton et permis de prendre le poult de l’hémicycle en invitant directement les participant·e·s à répondre spontanément.
La matinée s’est articulée autour de deux tables rondes interactives réunissant chercheur·euse·s, universitaires et acteur·rice·s de terrain.
Table ronde 1
La première table ronde, sous la modération de Denis Mannaerts (directeur de l’asbl Cultures&Santé), explicitait comment les stratégies de promotion de la santé interviennent sur les déterminants sociaux de la santé et réduisent les inégalités sociales de santé.
À l’introduction, Philippe Lefèvre, président de l’Institut Renaudot, a mis en évidence la crise structurelle du système de santé et présenté les démarches communautaires en santé comme leviers d’action efficients pour répondre aux différents enjeux de cette crise.
Olivier Gillis, directeur de L’Observatoire de la Santé et du Social, a présenté le diagnostic des inégalités sociales de santé à Bruxelles et comment les données recueillies par l’Observatoire permettent d’adapter l’offre sanitaire aux différents besoins des populations concernées.
Émilie Gerard, responsable de projet au sein de la Plateforme Prévention Sida, a conclu la première table ronde en présentant le projet FABSS (Femmes Actrices de leur Bien-être et de leur Santé Sexuelle) mettant en lumière les notions de participation et d’empowerment qui sont au coeur de la démarche communautaire.
Table ronde 2
La seconde table ronde, modérée par Rachida Bensliman, doctorante et collaboratrice scientifique au Centre de Recherche interdisciplinaire en Approches sociales de la santé à l’ULB, interrogeait le déploiement de la promotion de la santé dans une approche social santé intégrée en région bruxelloise.
Vincent Lorant, professeur à l’Institut de Recherche Santé et Société à l’UCLouvain, a mis en exergue la notion de réseaux et l’imbrication entre les comportements sociaux et les déterminants sociaux de la santé.
Caroline Rasson, vice-présidente de la Fédération Bruxelloise de Promotion de la Santé et cheffe du service prévention tabac au Fond des Affections Respiratoires, a démêlé le noeud administratif belge en présentant le morcellement des compétences santé selon les différents niveaux de pouvoir, qui sont autant d’obstacles avec lesquels le secteur doit composer.
Enfin, Damien Favresse, administrateur à la Fédération Bruxelloise de Promotion de la Santé et coordinateur du Centre Bruxellois de Promotion de la Santé, a clôturé la seconde table ronde en faisant émerger le concept d’intersectoriailté, qui est un des défis pour les différent·e·s acteur·rice·s du secteur social-santé, tout en inscrivant les actions dans le temps long selon une logique de co-constrution avec les bénéficiaires.
Après-midi
Après un repas offert par le Parlement Francophone Bruxellois et une improvisation théâtrale déclenchant de nouveaux rires dans l’hémicycle, deux ateliers proposaient de mettre les participant·e·s en réflexion et au travail.
Atelier A
L’asbl Prospective Jeunesse présentait les premiers résultats de sa recherche-action menée à Bruxelles avec les maisons médicales : « Y a-t-il une pertinence à renforcer les pratiques de prévention des assuétudes dans une approche de promotion de la santé en 1ère ligne de soins et comment ? » L’occasion de parler de co-construction, de processus plutôt que de projet et d’intersectorialité.
Atelier B
Le Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles Féminines, le Centre Bruxellois de Promotion de la Santé et l’asbl Cultures&Santé animaient l’atelier « Faire réseau : une stratégie de promotion de la santé ». Une fenêtre parfaite pour aborder l’élaboration d’un réseau, les questions de participation et de mobilisation des parties prenantes à travers un travail de création graphique et de partage d’expériences.
Cette journée constructive et inspirante s’est achevée avec un discours de Kalvin Soiresse Njall, président du Parlement Francophone Bruxellois. Dans sa prise parole, le président a renouvelé son soutien au secteur de la promotion de la santé en insistant sur l’importance de s’appuyer sur l’expertise des institutions pour maintenir une logique ascendante, développer une vision globale et cohérente afin d’irriguer les politiques de santé publique.
Les occasions de se rencontrer, penser et construire ensemble sont rares et le temps n’est pas toujours notre allié. Aussi, nous espérons que ce colloque a su donner un peu d’élan à l’ensemble des acteur·rice·s qui oeuvrent à l’amélioration des conditions de santé et de bien-être des bruxellois·e·s et au-delà. Rendez-vous au prochain colloque 😉